Selon l’Institut national de la consommation (INC), 70 % des joueurs ont moins de 34 ans. Les jeunes, plus connectés aux nouvelles technologies, sont davantage sensibles aux messages de l’industrie du jeu. Mais si les gains faciles n’existent pas, les risques liés au jeu sont nombreux.
Ce mois d’octobre voit passer à l’Assemblée nationale le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (SREN). Il vise notamment à protéger les enfants de la pornographie, mais aussi des arnaques, du harcèlement et la désinformation en ligne.
Toutefois ce projet de loi numérique envisage à l’inverse de créer un cadre juridique plus souple pour les jeux à objets numériques échangeables (JONUM). Ces derniers, autorisés à offrir des récompenses sous forme de cryptomonnaies, contourneront la régulation concernant les jeux d’argent et de hasard. Des associations et experts spécialisés dans les addictions comportementales lancent l’alerte sur un projet qui ne prend pas assez la mesure des risques liés à ces jeux, notamment en matière de santé publique :
Même s’il est à rappeler que la vente ou l’offre gratuite de jeux d’argent est interdite aux mineurs, 34,8 % des 15-17 ans ont déjà joué à des jeux d’argent et de hasard, selon l’Autorité nationale des jeux (ANJ), en charge de prévenir, entre autres, le jeu excessif et assurer la protection des mineurs.
Avec les nouvelles technologies, les jeunes sont des cibles privilégiées des messages publicitaires leur promettant une valorisation sociale en cas de gain. Ils ont tendance à jouer plus facilement et à s’endetter.
Les risques liés au jeu sont nombreux. En effet ces conduites à risques entraînent souvent une aggravation d’une situation financière déjà fragile – qui peut aller jusqu’au surendettement –, des répercussions sur la santé physique et psychologique du joueur et des risques d’addiction.
Parier sur son équipe ou joueur préféré, profiter d’une première mise « offerte », vouloir se refaire, miser de plus en plus… Devenir addict est progressif, s’en sortir n’est pas facile.
Le mois dernier, peu de temps après le coup d’envoi de la Coupe du monde de rugby qui se tient en France jusqu’au 28 octobre, Addictions France a lancé une campagne pour faire changer les pratiques sur les paris sportifs. Dans le collimateur la publicité et le marketing des lobbys des jeux d’argent notamment lors des grands événements sportifs, véritables aubaines pour les opérateurs sportifs.
De son côté le CIDJ fait évoluer son programme « Non aux addictions, Oui à ma santé ! » avec l’ajout de l’addiction Jeux d’argent et de hasard et la création d’un kit de communication complet (print et web) mis à disposition de tous.
Un tchat en ligne et un soutien téléphonique sont assurés de 8 à 2 heures : au 09 74 75 13 13
Sur leur site on retrouve :
Sur leur site on retrouve des informations et sensibilisations sur le jeu vidéo : vie sociale, santé, choix des jeux, aspects financiers, bonnes pratiques…
Les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) sont des structures pluridisciplinaires qui ont pour mission d’assurer les actions de prévention et de soins aux personnes atteintes d’addiction.
Les CSAPA ont aujourd’hui vocation d’apporter une prise en charge pluridisciplinaire et conceptuelle sur toutes conduites addictives, quel qu’en soit l’objet.
Les Consultations jeunes consommateurs (CJC) sont destinées aux jeunes de moins de 25 ans qui présentent des difficultés dans leurs consommations (ou pour une pratique addictive sans substance). Ils accueillent gratuitement et de façon anonyme, avec ou sans rendez-vous. Il peut ainsi échanger et se livrer en toute confidentialité auprès de professionnels (médecins addictologues, infirmiers, psychologues), et bénéficier d’un accompagnement vers des soins spécialisés.
Info Jeunes Bretagne – Octobre 2023